Comment j’ai appris à me faire du bien en télétravail
Voilà, je suis devenu adulte en télétravail. Quelqu’un qui prend soin de soi et des autres, impliqué dans l’activité, en contact avec ses émotions et ses besoins.
Lorsque la déferlante télétravail est arrivée, on a pu prendre peur : peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas être le super héros qu’on attendait, ou pire, de passer pour un tire-au-flanc. Sans parler de la plus grande, celle de soi à soi : la peur de déraper, faute de repères. Ces peurs là peuvent nous avoir vissés à notre bureau lorsque notre organisation s’y est largement mise en 2020.
« Les salariés travaillent même davantage à domicile qu’au bureau car ils ont intégré une espèce de suspicion ! » assène Jérôme Cihuelo (Sociologie des organisations, Université de Versailles).
Et par effet de balancier, on nous bassine aujourd’hui avec le « quiet quitting ». Eh, se pourrait-il que le quiet quitting désigne juste une journée de travail normal, dont on ne sort pas épuisé et incapable de s’intéresser à autre chose après le bureau?
On a beaucoup appris sur le télétravail depuis 2 ans. On a développé des super soft skills, et surtout, on a appris à prendre soin de soi. 3 thèmes l’illustrent : le corps, le mental et le social.
1.Bien dans mon corps : j’ai quitté ma chaise de cuisine ou le canapé …j’ai un poste de travail ergonomique, double écran, écran à hauteur de vue, repose-pieds, souris ergonomique. J’ai arrêté de manger en deux secondes devant mon écran. Pour me dégourdir les jambes et les nerfs, éprouvés à être assis toute la journée, je me suis mis au taï chi (ou au taekwondo). Voire, je travaille debout en marchant sur mon tapis de course. Et j’ai repris mes activités associatives parce que ça, c’est vraiment moi. Alors, vous me recrutez au poste de chief wellness officer?
2. J’ai appris à (me) déconnecter et pas seulement en signant la charte issue de la loi El Khomri. A me déconnecter VRAIMENT. A ne plus donner de ma présence au travail. De même que j’ai appris avec le télétravail à être présent tout en étant absent physiquement, j’ai appris à me rendre absent mentalement.
J’ai arrêté de procrastiner ou de visionner des vidéos de chat – mais cela c’était surtout pour combler mon mon sentiment d’inutilité ou plutôt, de relégation. Au lieu de ça, je suis devenu key user sur la plateforme collaborative de ma boîte et je prends part au prochain hackathon. Connecté, si je veux.
3. J’ai fait de ma journée de télétravail une journée « sociale » et non « monacale », où il y a des rires, des bruits de porte et même de couloir. J’alterne entre téléphone et visio, chat et mail, et avec l’équipe on a sélectionné ce qui convenait le mieux à nos usages. Je sais à qui demander de l’aide ou du soutien . Ca laisse mon boss plus tranquille et par contrecoup, je le suis aussi, plus tranquille. J’ai gagné en confiance et en assurance. J’ai un lien nourri et plus ouvert avec l’écosystème et les partenaires. Et puis quand même, non négligeable…il y a mon chien à mes pieds.
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