6 jours dans la vie d’un télétravailleur

Numerik DevCom 2020

On a raconté un petit conte moderne lors du forum #NumerikDevcom à Toulouse. Le voici, amusez-vous, il n’est pas exclu que vous vous y retrouviez.

Il était une fois un homme qui s’en allait télétravailler. Il partait la fleur au fusil en se disant que c’était cool, tout ce temps pour lui, pour travailler au calme, dans son environnement familier, avec son canapé, son bureau à lui, ses plantes vertes et son chat.

Il démarra son 1er jour avec une grande décontraction : robe de chambre, pain grillé, petits chaussons. Et puisqu’il avait le temps, puisque pas de temps de transport, il regarda ses mails, et aussi un peu Facebook, pour faire bonne mesure. Oups, à 9 h 08, il se rendit compte que c’était l’heure. Il poursuivit donc sa matinée de travail en pyjama.

Je peux faire mieux, se dit-il ; demain.

Le 2ème jour, il cala son réveil plus tôt et décida d’entrer dans un rituel du matin. Il se leva, se lava, se rasa, déjeuna et s’habilla en tenue professionnelle; et c’est dûment chaussé de mocassins qu’il alla solennellement s’asseoir devant son ordi. Et là, blanc. Qu’allait-il vivre ? Qu’allait lui offrir sa journée ? Que faisaient ses collègues au même moment ?

Il était un peu perplexe. Il travailla donc avec perplexité, qui ne tarda pas à se muer en ennui. Je peux faire mieux, se dit-il ; demain.

Le 3ème jour, il se mit debout avec fougue en se disant qu’il allait mettre toute son énergie à bosser aujourd’hui. Qu’il aurait de la volonté, qu’il allait les soulever, ces montagnes de dossiers. Il mit en œuvre son rituel lever – rasé – déjeuner –costumé. Et puis il trouva le pantalon un peu serré et le troqua contre un jogging. Et les chaussons, c’est bien aussi. Et il se ratatina au bout de 45 minutes. Alors il divisa les montagnes en petits tas, c’est un début.

Je peux faire mieux, se dit-il ; demain.

Le 4ème jour, il se dit, « pas trop envie de bosser ». Et si je lançais une lessive ? Et si je me préparais un petit sauté de veau aux olives, tiens, pour ce midi ? Une petite somnolence post prandiale et hop, tout cela pouvait bien attendre. Sauf qu’à la visio de 15 heures, il se montra particulièrement ensuqué. Et il bossa jusqu’à 22 heures pour produire son livrable. Je peux faire mieux, se dit-il ; demain. 

Le 5ème jour, il se leva, agréablement détendu, à son heure biologique, puisque son organisme avait pris le nouveau rythme. Il rentra dans sa routine et il se rendit compte qu’il recommençait à respirer, agréablement. Qu’il ne se posait plus toutes ces questions. Il ouvrit le manuel de pratiques d’ergonomie sur poste de travail. Hum, c’est agréable, se dit-il. Ça détend les cervicales sur lesquelles on tire beaucoup, à être continuellement posté.

Je ne suis pas sûr de pouvoir mieux demain, se dit-il ; c’était une bonne journée.

 Le 6ème jour, il se reposa. Eh bien oui, c’était samedi. Pas question de se connecter. J

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Qu’est-ce que nous enseigne cette petite histoire ? Que le télétravail est une modalité qui s’apprend et s’apprivoise.

Que c’est d’abord une histoire entre soi et soi, avant d’être une histoire avec l’organisation, le N+1, les collègues…Et cette story-là, vous ne l’entendez pas raconter parce qu’elle relève presque de l’intime. Parlons-en dans vos commentaires!

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