Pourquoi suis-je si fatigué(e) à l’issue de ma journée de télétravail?
Les télétravailleurs que nous avons écoutés lors de nos webinaires nous témoignent d’une fatigue physique et mentale.
La fatigue tient au fait d’habiter successivement des espaces virtuels. L’espace que nous créons est un espace métaphorique : il n’a d’espace que le nom. Le fait de se le représenter, de le concevoir, mobilise nos facultés cognitives. En conséquence, en-dehors de la praticité qu’il y a à se connecter à un hôte à Paris, à Montréal, à une salle de réunion à 5, une plénière à 300…Cela requiert un don d’ubiquité physique que nous n’avons évidemment pas, et que nous construisons donc mentalement.
La « bande passante » requise par cette adaptation mobilise nos facultés mentales et émotionnelles. Elle sollicite excessivement nos centres de l’attention. Particulièrement lorsque nous passons constamment, dans une même journée, d’une situation de rencontre virtuelle à l’autre.
Parce qu’avec le tout numérique, nous guette le syndrome de la « Zoom fatigue »
- Au plan physique : fatigue visuelle liée à l’écran, fatigue nerveuse due à la posture statique, douleurs dorsales et abdominales;
- Au plan émotionnel : agacement, irritabilité, désengagement;
- Dans la vie quotidienne : frontières pro-perso brouillées, créant la nécessité de délimiter un espace contenant, de prendre soin de l’environnement de travail.
Diète numérique et day off visio
En fin de journée, nous sommes donc fatigués. Pour peu que le télétravail se vive avec l’ordinateur de travail pour unique compagnon…Après quelques semaines de ce régime, nous avons tous à un moment donné ressenti le besoin d’une diète numérique ! Ceci devient un enjeu de santé au travail et de prévention.
Savez-vous que l’ex- PDG d’Atos avait prédit la fin des e-mails? C’était en 2011, quand il a prescrit le vendredi sans e-mail. Managers, offrez explicitement des temps de retrait numérique à vos collaborateurs, chaque semaine : c’est le « day off visio ». Vous pouvez aussi proposer la conférence téléphonique comme une alternative pour reposer le regard et mobiliser autrement l’attention. Et bien sûr, la meilleur prévention reste d’inviter les collaborateurs à revenir sur site pour vivre les temps forts du collectif.
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